lundi 8 octobre 2012

Les patrouilles : l'expérience de Kansas City



Une étude sur le sentiment d’insécurité mené en Finlande a permis de montrer que les patrouilles de policiers en voitures loin de faire diminuer ce sentiment l’augmente, le fait de voir fréquemment des véhicules de polices augmente la crainte. A moins que ceux-ci ne descendent de voiture et ce en dehors des moments tendus ou d’interpellations. Les études américaines et australiennes convergent toutes dans l’affirmation que des patrouilles policières à pieds font au contraire diminuer ce sentiment. La visibilité et l’accessibilité des policiers renforce le sentiment de quiétude de la population.

L’expérience  de Kansas City :
Nous avons l’expérience de Kansas City, produite en taille réelle, qui vient corroborer ce résultat.

Un doute sur l’efficacité réelle des patrouilles conduit à la mise en place d’une expérimentation gigantesque, elle concernera une partie (district) de la ville divisée en 3 parties
1 -  en n’est changé aux pratiques habituelles
2 – rondes,  patrouilles, îlotage sont supprimés, la police n’intervient plus que sur appel.
3 – rondes, patrouilles, îlotiers sont doublés

L’expérience durera une année entière en 1972-1973 (du 1er octobre au 30 septembre), le chef de la police se donnant la liberté d’interrompre à tout moment l’expérience si les indicateurs devenaient alarmants. A la grande surprise de tous le verdict tombe ainsi : le sentiment d’insécurité ne s’est pas trouvé modifié par quartier, pas non plus l’activité délictueuse ; il n’existe pas de différence statistique importante entre les 3 quartiers.
Au-delà de la surprise du résultat c’est la démarche qu’il faut ici saluer, la tentative d’une objectivation des pratiques policières et l’ouverture de la police à une observation de grande ampleur, mêlant policiers et chercheurs. La Police Fondation (société privée d’études et de conseil à but non lucratif, crée par la Fondation Ford afin d’encourager et de soutenir l’innovation et la modernisation des services de police.

Q1
Q2
Q3
contrôle
réactive
proactive

Vérification chaque semaine du taux de criminalité. Si l’augmentation de la criminalité était constatée l’expérience serait suspendue.

Situation normale des rondes, patrouilles et îlotiers.
Suppression des rondes, patrouilles et îlotage. Réponse uniquement à une demande.
Augmentation conséquente des patrouilles – doublées.
Victimation : pas de diff. (X)
X
X
Stat. Délinq. :  X
X
X
Nbre d’arrest. : X
X
X

Population de l’expérience 148 375 résidents
Zone de l’expérience 32 miles  (32 X 3.5 = 112 kms)
Soit une densité de 4542 habitants par mile.

Pb de ce type d’expérience : l’effet de bascule ou théorie du déplacement.
            Si la criminalité baisse dans une zone ou la présence policière est renforcée elle risque d’augmenter, par effet de migration, dans les zones contigües.

Ce qui est d’abord mis en question par l’expérience c’est l’idée (rependue) selon laquelle les patrouilles préventives sont dissuasives et sont un élément essentiel du maintien de l’ordre et de la sécurité.

Il ressort des conclusions que la présence policière sous la forme des patrouilles n’est pas l’élément déterminant de la dissuasion criminelle. La probabilité pour que la patrouille se retrouve face à un délinquant est infime, à moins de proposer une présence policière permanente sur certaines zones, mais il ne s’agit plus alors de patrouille.

Aucun commentaire: