La
violence dans les stades : au risque de l’éthique.
COLLOQUE INTERNATIONAL PLURIDISCIPLINAIRE
Ethique et Sports en Europe
DU 15 AU 17 AVRIL 2009 A RENNES (France)
Colloque International pluridisciplinaire ; Éthique et Sports en Europe du 15 au 17 avril 2009 à Rennes
Titre de la communication :
La violence dans les stades : au risque de l’éthique par Thierry Novarese
Désormais le phénomène sportif
est inséparable de celui de l’insécurité générée par ses manifestations. Le
football est le plus tristement célèbre dans le registre de la violence tant au
dedans qu’en dehors des stades. Penser le sport comme facteur de paix sociale,
comme capable d’apporter des solutions non violentes aux conflits internes des
individus et des sociétés, penser le stade comme une digue capable de freiner
la vague des passions et des pulsions, semble aujourd’hui partiellement
démenti : le spectacle sportif devient l’écho monstrueux de la part la
plus misérable en l’homme, plus encore le sport participe directement de cette
violence lorsqu’il ne l’organise pas. Le coup de tête du joueur français Zidane
lors de la Coupe du Monde de football était un rude coup porté à l’éthique et
au modèle de socialisation par le sport. Alors modifier l’éthique par son
versant le plus improbable, celui des pratiques policières. Construire une
éthique pragmatique, diminuer les
violences pour modifier l’image du sport.
Si les rencontres sportives sont autant d’occasions d’affrontements
quels enjeux sont ceux d’une gestion policière, quels contrôles mettre en place
pour sécuriser ses espaces et au-delà le périmètre urbain ? Cette gestion de la
violence sportive est le premier laboratoire des nouvelles techniques
d’interventions policières, en même temps que le lieu de tous les débordements
possibles.
I – Les espaces et les temps du
stade
1 - L’espace cathartique du stade
Le stade est un lieu cathartique,
les passions s’y expriment, chacun peut crier sa joie ou sa rage, on peut y
pleurer, s’embrasser – parfait tableau des désirs, nouvelle « carte du
violent »[i] qui illustre désormais,
sans retenue, des sentiments exacerbés. Aristote ventait le théâtre antique
comme lieu cathartique permettant à la Cité d’exister sans la violence qui
autrement y apparaîtrait. Au théâtre ce
sont toutes les passions humaines qui viennent et se déversent. Pleurer, crier,
hurler, rire, toutes les manifestations émotives se font en un endroit qui
absorbe tout ce qui autrement menacerait la Cité. Il faut ménager des corridors
aux désirs ; des passages afin qu’ils puissent apparaître sans la menace
d’une dissolution de la communauté. En d’autres termes il s’agit de canaliser,
de contrôler, de laisser apparaître pour mieux censurer. Faut-il voir un équivalent
du théâtre dans les stades ? Faut-il comprendre la violence des stades
comme l’émanation des miasmes nécessaires d’une société par ailleurs pacifiée
dans son contenu comme dans ses aspirations ? Il a déjà été souligné que
le football par les couleurs des maillots, par celles de l’équipe, par le jeu
des fanions et des cocardes favorise l’adhésion chauviniste et nationaliste. Le
spectacle sportif est particulier en ceci qu’il dispose à la fois des éléments
passionnels, d’adhérence et de rejet, à travers le soutien d’une équipe contre
une autre équipe mais aussi à travers les prouesses qui se déroulent sur le
terrain un véritable amour du jeu sinon un art. Toute conversation
footballistique glissant sans cesse d’un aspect à l’autre.
2- Le double espace du match
Il existe un véritable
« temps du match ». C’est un lieu d’urgence – moment où les individus
ont des attentes spécifiques de spectacle et de participation. Faire cercle
autour du spectacle sportif c’est aussi plonger en sa représentation. Cela
étant renforcé par la sensation d’isolement en même temps que de toute
puissance. Création d’un univers à part entière, forme de géocentrisme ou le
centre est le central. Le reste du monde n’existe plus pendant le temps de
l’épreuve sportive. Les spectateurs sont disposés en vue de sa réception, de
son écho puis de son amplification. Le temps est pénétré de durée, nous ne
sommes plus dans l’instant mathématique mais dans la création d’un temps
spécifique : celui de la performance. Il y a une forme de suspension du
moment dans l’éternité de la tension vers un objectif : marquer. Le stade
combine donc paradoxalement l’urgence et l’éternité. Cet univers clos est en
perpétuelle expansion, il s’alimente de ses propres passions. Architecturalement
le stade est un espace pathologique, car l’effort de l’architecte doit être de
rendre visible ce qui est au centre, l’action, tout en permettant de contrôler
ce qui lui est périphérique. Il y a une inversion de polarité qui est liée aux
différents publics – pour les supporters l’intérêt est au centre – pour le
personnel de sécurité et les policiers il est dans les gradins. Nous nous
sommes habitué à ces images où l’on voit des hommes tourner résolument vers les
gradins afin de repérer, contrôler, surveiller, isoler, reconnaître, faire
intervenir. D’autres hommes lourdement équipés doivent contenir, protéger,
séparer. Certains doivent appréhender, intervenir jusqu’au cœur de cette place
ennemi que sont les gradins[ii]. Il
y a toujours trois matchs en un seul, celui des deux équipes, celui des
spectateurs faces aux équipes et enfin celui du contrôle et de la sécurité. Le
stade absorbe ainsi les fractures sociales et met en scène une violence
symbolique dans un espace de rencontre
avec la violence réelle.
II – les techniques d’interventions
policières
1- Gérer
une foule
On peut d’abord penser que la
structure des stades est une aide, car la forme est close et achevée – elle
évite tout débordement ou toute extension de l’espace en dehors de son
périmètre. Cela se révèle au moins en partie faux : tout d’abord à
l’intérieur : il faut éviter que des objets dangereux rentrent avec les
supporters, les systèmes de contraintes (portillons détecteurs, chiens,
palpations) ont pris des dimensions importantes et désormais les objets
dangereux sont minoritairement en cause dans les accidents. Mais la foule peut
se chiffrer en dizaine de milliers de personnes, il y a alors un risque
d’implosion car l’espace n’est pas
plastique, on ne peut au gré décider de l’agrandir. Le drame du Heysel rappelle
cette réalité : la foule comprimé contre les barrières se trouve écrasée,
étouffée – on dénombrera 39 morts et de nombreux blessés. Depuis les barrières
qui cloisonnaient les espaces ont été interdites. Mais cette interdiction
engage d’autres problèmes de sécurité, la foule ne peut plus être maintenue par
des systèmes mécaniques contraignants mais dangereux. Dès lors il apparaît
impossible de contenir un mouvement des supporters provenant de telle ou telle
tribune autrement que par des systèmes de dissuasion humaine. On place donc des
policiers issues des forces anti-émeute à des points stratégiques afin qu’ils
puissent intervenir rapidement – de même les joueurs et les arbitres sur le
terrain doivent être protégés – on utilise à la fois des forces offensives
anti-émeute et surtout des forces passives et dissuasives porteuses de
boucliers permettant d’intercepter les projectiles. Cela se couple avec un
équipement vidéo afin d’identifier les leaders négatifs (les personnes les plus
agités et véhémentes) cette identification locale permet la confrontation avec
les fichiers de la police afin de détecter les figures connues du Hooliganisme[iii]. Le
système de caméra est dissuasif car il permet l’identification des supporters
dangereux ou criminels, il est aussi répressif en permettant l’arrestation sinon le fichage.
2- Géographie
sécuritaire
Aussi le rapport de défiance est
permanent, les forces de l’ordre doivent anticiper des mouvements spontanés ou
concertés de groupes ou d’éléments particuliers. La mobilisation du maintien de
l’ordre ne se limite pas à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du stade ;
si l’on peut espérer canaliser les supporters dedans il y a une continuité
sécuritaire à produire au dehors. Or tout dépend de la configuration urbaine du
stade. La pire étant celle d’un stade placé au cœur de la ville ; l’exemple du Parc des Princes à
Paris est immédiatement convoqué, la sécurité du quartier est difficile voire
impossible à mettre en place, le déploiement policier est de surcroit difficile
dans un périmètre urbain par ailleurs calme et habité par une population aisée
(Boulogne-Billancourt et XVIe arrondissement de Paris), il y a même une
situation d’étrangeté et d’hostilité des résidents face à ce stade qui engage
pour eux de nombreuses nuisances (rappelons pour l’exemple que les jours de
match nombre de commerces fermes et que les écoles sont elles aussi closes dès
le matin afin de permettre le déploiement policier). La meilleure configuration
étant celle du Grand Stade à Saint-Denis. La structuration de cette portion de
la ville à été mise en place par rapport au stade, la station de RER porte son
nom et à pour fonction essentielle d’y amener les supporters. La police y est
immédiatement présente et vient encadrer les spectateurs jusqu’au stade - peu d’échappatoires et aussi peu de
tentations le lieu est une « ville-stade » où l’on ne va que pour
assister à un match. Le contrôle est aisé comme la circulation des voitures
canalisée (alors que dans un espace urbain classique s’ajoute à la circulation
des supporters celle des habitants et des usagers des routes – l’engorgement du
périphérique les jours de match est un problème pour la ville toute entière et
ses occupants).
La configuration particulière du
stade de France en fait certainement un modèle d’architecture sécurisée. Son
acte de naissance est lié à la coupe du monde de football de 1998 et
l’intégration d’une dimension sécuritaire qui n’existait pas en France
auparavant. Tout est pensé pour éviter des regroupements risqués de supporters,
pas moins de dix huit portes d’entrées afin de fragmenter au maximum les
supporters lors des rencontres importantes. L’architecture de cette ville stade
est faite « d’un long mail planté, un débord de toiture, des portails
escamotables séparant la pelouse des tribunes – l’objectif étant de permettre
des déplacements fluides et transparents. 3 niveaux de tribunes avec des accès
distincts, 48 compartiments de gradins (4 réservés aux supporters à risques)
répartis en 4 grands secteurs étanches permettant d’éviter les rencontres
dangereuses. En plus nous trouvons 3 anneaux différenciés selon la
fonction : sécurité, santé, médias qui sont la trame invisible du stade,
sorte de voies souterraines permettant des déplacements rapides et
indétectables de l’extérieur ou au contraire visibles et démonstratifs :
on les nomme « voie souterraine de desserte intérieure »,
« belvédère » et « chemin de ronde » d’où les stadiers
possèdent une vue imprenable sur les spectateurs dans l’ensemble des tribunes.
La sectorisation des cheminements empêchent les confusions dans les missions et
les objectifs. Un poste central de commandement occupe la place centrale des
dispositifs électroniques, de télésurveillances et humains. Il est possible de
suivre un même spectateur en permanence de son départ de la station de RER
châtelet jusqu’à son arrivée sur les gradins. Le mobilier à été conçu pour
n’offrir aucune prise capable de la transformer en projectile, il est uni et
soudé »[iv].Nous sommes dans une
architecture proche de l’univers carcéral, il faut penser la protection des
stades comme l’étanchéité pour les prisons. Tout autour on ménage « un
glacis » c’est-à-dire un périmètre ouvert qui permet le déploiement et
l’intervention des forces de l’ordre. Mais il n’existe pas de formule magique,
c’est la combinaison des moyens et l’adaptation qui permettent un meilleur
contrôle et une sécurisation des espaces et des personnes, entendu que les
spectateurs ne sont pas simplement coupables mais pour la plus grande part
victimes des actes de violences. Les matchs ne sont plus mêmes désignés par
leur intérêt mais par leur dangerosité, « match à risque » désignant
ainsi par avance les débordements et les atteintes au droit.
III – vers une pragmatique éthique
1- La
violence et la loi
C’est certainement une aubaine
pour la recherche policière qui peut s’appliquer à gérer, contrôler, orienter
une foule compacte et souvent survolté. La maîtrise du stade permet
l’amplification de cette maîtrise à la gestion classique des foules lors des
manifestations. Sans compter que de nouveaux matériels peuvent ainsi être
testés. Les hélicoptères, les drones, la vidéo-embarquée, les grenades
assourdissantes, les grenades neutralisantes, les grenades asphyxiantes, les
tazers X26, tout cet équipement trouve[v] une
voie d’expérimentation et d’application dans les stades. Si l’Etat est l’acteur
principal de la sécurité dans les stades – il devient alors légitime pour lui
d’y expérimenter des techniques et des matériels qui, éventuellement, auront un
avenir en dehors d’eux. La Loi d’orientation
et de programmation relative à la sécurité du 21 janvier 1995 fixe le
cadre juridique d’intervention ou de participation de l’Etat lors des
rencontres sportives[vi]. Seuls les organisateurs
des rencontres sont responsables de la sécurité dans les stades qui sont des
enceintes privées. Ces dispositifs de sécurité doivent permettre d’assurer la
sécurité physique des joueurs et des spectateurs lors des rencontres où le
public dépasse les 1500 personnes. En droit donc seuls les organisateurs sont
pénalement responsables, mais souvent l’organisateur se trouve dépassé par une
situation qu’il ne parvient que difficilement à gérer sinon qui lui échappe totalement.
Débordé par des supporters ou des hooligans parfaitement rompus aux techniques
de déstabilisations. Seul l’Etat possède les moyens d’une sécurité efficace, il
est servi à cet effet par une longue expérience du maintien de l’ordre et aussi
par le « monopole de la violence légale » qui engage sinon le respect
du moins la prudence ou la crainte. La puissance de l’Etat n’est jamais en
défaut car il peut toujours décider d’aller plus loin dans la répression des
violences – jusqu’aux armes létales. Il faut penser la sécurité dans les stades
comme des couches géologiques, la plus ancienne et la plus sûre est celle de
l’Etat. La couche proche de la surface, la plus récente et la plus friable est
celle de l’entrepreneur et des communes. Cette strate privée est principalement
comptable du contrôle le plus simple – les sacs, les entrées, la
vidéosurveillance, la détection, la surveillance des parkings, alors que l’Etat se réserve le maintien de
l’ordre et parfois prend la totalité des fonctions lors des rencontres
considérées à risques.
2- Désarmer
pour gagner
Le drame du parc des Princes (le 26 novembre
2006) où un jeune homme est mort et un autre blessé par la même balle tiré par
un policier ne doit pas se reproduire,
pour cela il faut revisiter les gtpi (gestes techniques professionnels
en interventions), aucun policier ne doit circuler seul, ni sans une identification
rapide de sa qualité en cas d’intervention. Le port de l’arme réglementaire
(Sig Sauer chargé le plus souvent en 38 spécial blindé) est dangereuse,
l’exemple du parc des princes nous fais comprendre qu’un projectile à très fort
taux de pénétration avec un impact réduit traverse une cible humaine sans
forcément l’arrêter et continuant sa course peut blesser ou tuer à nouveau, il
vaut mieux dans le cas des munitions létales privilégier la munition de 11.43
mm qui a un impact très fort sur cible, stoppant la progression mais son effet
de choc occasionne des dommages importants. Le risque est donc du côté de
séquelles graves sinon de mortalité. En ce cas, et au regard de la finalité de
contrôle des foules d’un spectacle qui se voudrait pacifique et populaire, il
vaudrait mieux prohiber le port des armes létales ou le limiter à quelques
unités d’interventions. On peut obtenir un effet dissuasif beaucoup plus grand sur une foule avec un
taser X26 ou un lanceur 40 (nouvelle génération de flash-balls), pour
neutraliser les éléments les plus agités, des groupes d’interventions peuvent
être munis de fusils 12mm équipés de la nouvelle balle Xren, permettant la
neutralisation neurologique des sujets à grande distance. Rappelons qu’il
existe avec le Taser ce que l’on nomme un « effet de soumission » ou
« effet de docilité » qui neutralise la personne bien au-delà de la perte
neurologique qui ne dure que quelques secondes, cet effet est un allié
dissuasif puissant sans les risques du recours à un armement létal. Le FN303
s’il est bien manié peut se révéler encore un allié puissant puisqu’il permet
tout à la fois de stopper la personne visée et de la marquer avec de la
peinture. Le FN303 est un système à effet mécanique basé sur l'impact d'un
projectile de 8,5 grammes lancé à 88m/s par un lanceur à air comprimé. A
l'impact, le projectile se brise et transfère son énergie à la cible, causant
une vive douleur qui stoppe instantanément l'action. Cet équipement doit être associé à un équivalent de la Force
PT 18 anglaise (constituée exclusivement de formateurs en maniements du
bouclier) capable d’aller chercher dans une foule hostile un individu et de le
ramener. On a pu voir en France des
images de policiers rouées de coups, démunis face au potentiel agressif d’un groupe
de supporters, il faut donc augmenter la
réactivité des forces de l’ordre et accompagner cette politique proactive d’un
travail stratégique pointue pour empêcher tout débordement. La puissance
publique doit montrer visiblement sa supériorité : le matériel dissuasif
doit être visible et intimidant. La couleur du FN303 (rouge) comme celle du
taser (jaune) sont en même temps que la possibilité d'une riposte la marque d'une innocuité. Les armes non létales prennent des couleurs vives pour signifier qu'elles ne sont pas mortelles.
3- Vers
une pragmatique sportive européenne :
Il ne faut pas confondre le
discours général sur le Bien et l’éthique et la réflexion pratique sur les
moyens. Ce sont bien les moyens qui importent car la fin n’est que la somme
intégrante de ceux-ci. Nous sommes dans un rapport métonymique, la confusion
entre le contenant et le contenu est possible car l’un accompagne l’autre. Il
faut changer les pratiques afin d’abord de dissocier le spectacle sportif et
l’affrontement causé par certains individus : la politique affiché de
fermeté et son application apporte déjà des fruits. Ce sont les techniques
utilisés qui façonnent la morale sportive, d’où la condamnation du sport
lorsque le spectacle devient celui de l’affrontement et de la violence.
Il ne faut pas se contenter d’une
condamnation qui se porterait sur une partie des spectateurs, les
« violents », dégageant ainsi la responsabilité du sport et de
l’organisation, ceux-ci ont compris qu’ils devaient interroger leur propre
fonctionnement, engageant ainsi une action plus réactive qu’elle ne l’a jamais
été. Mais le problème de l’hooliganisme, celui de la violence, celui de la
haine ethnique, ne peut se résoudre uniquement dans l’enceinte sportive, il est
mâtiné d’une exclusion économique, d’un décrochage scolaire et social, ce sont
les voies de la désaffiliation qu’il faut interroger et non pas seulement la
manifestation spectaculaire du déploiement de la violence finale, le
soubassement est ici structurel et non événementiel. Cela est enregistré par un
travail en aval sur les clubs de supporters et sur la valorisation de l’action
de soutien, sur la création de buts qui viennent détourner du seul exercice de
la violence. Construire une politique des clubs en partenariat avec eux est
l’un des modes d’accès à la régulation de la violence qui ne manque pas
autrement d’intervenir. Il faut poser la question pratique, technique de la
sécurité, ne plus raisonner sur des grands modèles fédérateurs et partant
abstraits mais sur la réalité de terrain. Pour telle action telle réponse,
produire une pragmatique éthique plutôt qu’une morale sportive. Car si les
notions de Bien et de Mal existent dans la formation des instances psychiques
chez l’enfant et sont nécessaires à la conservation et pérennisation de la société, nous savons adultes que la fabrication du
Bien et du Mal répond plus à une demande de simplification que de
compréhension. Lors d’une rencontre sportive difficile mieux vaut s’interroger
sur les formes de l’action, sur les buts des acteurs et sur les protocoles
d’engagements de la police. Pour penser les situations mieux vaut alors travailler
à partir des critères politiques et non moraux, travailler la singularité de
situations c’est travailler la réflexion politique. C’est à partir de la
détermination de ce que le sport ambitionne d’être qu’il faut mettre en place les
moyens de cette fin.
Conférence produite par Thierry Novarese au Colloque International Pluridisciplinaire organisé
par le Conseil de l’Europe et l’Université Rennes 2 du 15 au 17 avril 2009, à
l’Université de Rennes 2 : « Ethique et Sports en Europe», titre de la
communication : « La violence dans les stades : au risque de l’éthique ».
Publication de l’acte par le Conseil de l’Europe.
[i] En référence à la carte du
tendre pensée au XVIIIe siècle qui mettait en place une lecture des passions et
une orientation possible dans les méandres du cœur humain. Cartographie de la
passion qui assure son importance en même temps que la possibilité de son
contrôle puisse qu’il s’agit de se connaître émotivement pour mieux se diriger.
[ii] Le Monde du 24 mars 2008
dans sa version internet met en ligne un article sur les nouveaux équipements
de la police, le renforcement de la sécurité passive étant l’objectif principal
de cette redéfinition du matériel – mais le passage à des dispositifs offensifs
doit aussi intervenir pour des cas où l’emplacement dicte des conditions spécifiques
d’interventions (comme les stades).
[iii] La LFP (Ligue du
Football Professionnel) a publié un carnet noir de la sécurité qui pose un état
des lieux des stades et les réponses conjointes de l’Etat, de la Ligue de
football et des acteurs territoriaux que sont les communes.
[iv]Basson J.C, « les
politiques de luttes contre le hooliganisme », in Roché S., Réformer la
police et la sécurité, (2004), Paris, éditions Odile Jacob, p.326-327.
[v] Ou trouvera là des
indications techniques précieuses car les équipements subissent des mutations
importantes.
[vi] Il faut renvoyer ici à
l’article de Frédéric Diaz, « Coproduction de la sécurité : une
nouvelle forme de l’interventionniste étatique pour une meilleure sécurité
publique ? Le cas des grands rassemblements de population en France »
in Déviance et société, vol. 27, n°4, 2003, pp. 430-451. L’analyse produite
permet à la fois une compréhension juridique et policière de la situation des
stades.
Becker Hooward S., (1995), Outsiders, étude de sociologie de la déviance, St Armand
Montrond (Cher), éd. Métaillié.
Body-Gendrot, (2001), Les
villes, la fin de la violence ?, Paris, Presses de Sciences
Politiques.
Brohm Jean Marie, (1993), Les
meutes sportives, critique de la domination, éd. L’Harmattan.
Carrot G., (1990), Le
maintien de l’ordre en France au XXe siècle, éd. Henry Veyrier
et Kronos, Paris, 1990.
Castel
Robert, (2003), L’insécurité sociale, qu’est-ce qu’être protégé ?,
Paris, Seuil et La république des idées.
Défense et Sécurité nationale : Le
Livre Blanc, (juin 2008), préface de Nicolas Sarkozy, Président de la
République, Tome 1 et 2, Paris, éditions Odile Jacob, la documentation
française.
Diaz F., Coproduction de la
sécurité : une nouvelle forme de l’interventionniste étatique pour une
meilleure sécurité publique ? (2003), Le cas des grands rassemblements
de population en France, in Déviance et société, vol. 27, n°4, pp. 430-451.
Etat, société et
délinquance, (mai-juin 2002), Cahiers Français in La documentation
française, n° 308.
Jeunes sans foi ni
loi, retour sur la délinquance des mineurs. (Quatrième trimestre 2000),
Paris, Les Cahiers de la Sécurité Intérieure, n° 42.
La
vidéo-protection, conditions d’efficacité et critères d’évaluation,
(juillet 2008), Saint-Denis, Institut National des Hautes Etudes de la
Sécurité.
Lagrange H., (1995), La civilité à l’épreuve. Crime et
sentiment d’insécurité, Paris, Puf.
Monjardet D.,
Brodeur J.P, (2003), Connaître
la Police, grands textes de la recherche anglo-saxonne, Paris, Les Cahiers de la Sécurité
Intérieure, Hors-série.
Monjardet D.,
Ocqueteau F., (oct. 2004), La
police : une réalité plurielle, Problèmes politiques et
sociaux, , n° 905.
Ogien, P. (1999), Sociologie de la déviance,
Paris, éditions Armand Colin, Paris.
Police et
identification, enjeux, pratiques, techniques, 1er trimestre
2005, Les Cahiers de la Sécurité, N° 56.
Roché S, (2004), Réformer
la police et la sécurité, paris, éd. Odile Jacob.
Roché S., (1994), Insécurité
et libertés, Paris, éditions du Seuil.
Roché S., (2006), Le
frisson de l’émeute, violences urbaines et banlieues, Paris,
éd. Du seuil.
Samet C., Violence et délinquance des jeunes,
2001, Paris, La documentation française.
Un débat raisonné, retour sur dix ans de
sécurité intérieure, (3e trim. 1999), Les Cahiers de la
Sécurité Intérieure, n° 37.
Vidal-Naquet A., Tiévant S., Incivilité
dans les espaces publics et commerciaux, (2e trim.
2005), N° 57 - Les Cahiers de la Sécurité,.
Walter
B., (2000), Œuvre I, Critique de la violence, Paris, Gallimard, coll.
Folio essais.
Wyvekens A., Espace
public et sécurité, (novembre 2006), n° 930, Problèmes politiques et sociaux.
|
Le football professionnel contre la violence
in site de la Ligue de football professionnel (LPF).
Site internet du gouvernement français,
« gouvernement.fr ».
Site internet du Stade
de France, http// :stadedefrance.fr.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire