Le rôle du Préfet dans le commandement policier
La force publique et son intervention dépend aujourd’hui du
commandement fonctionnel des préfets avec un commandement opérationnel de
ceux-ci. Autrement dit c’est d’Etat derrière les préfets qui est le maître d’œuvre de la sécurité, et ce
malgré la décentralisation et l’intervention du maire (respect des arrêtés
municipaux, circulation), de même que les conseils généraux subventionnent les
services de d’incendie et de secours et sont financés par les communes mais
demeurent sous la responsabilité du Préfet dans le cas d’un sinistre important.
Le dessaisissement des communes et des élus du département ou de la région dès
qu’une situation de crise intervient laisse entendre que les problèmes de
sécurité deviennent des « affaires d’Etat » dès qu’ils prennent de
l’ampleur – laissant l’administration du sinistre à une seule voix, celle du
Préfet qui intervient hiérarchiquement sur tous les acteurs de la sécurité.
Toutes les composantes de la force publique (police,
gendarmerie, douane, sapeurs-pompiers) mais aussi les polices municipales ou
les entreprises privées de sécurité deviennent de fait les auxiliaires de
l’Etat lorsque la situation l’exige.
Cette force donnée au Préfet peut avoir des résultats
contradictoires puisqu’il peut toujours décider de ne pas faire intervenir la
force publique s’il juge qu’un désordre plus important que le trouble originel
qu’il devrait supprimer interviendrait pendant ou après son exécution.
Général en Chef, commandant de la gendarmerie
Général, commandant de légion (pour chaque région)
Département : lieutenant-colonel
Cas du lieutenant-colonel / situation hiérarchique
1)
Autorité directe du général commandant la légion
2)
OPJ il est placé sous l’autorité directe du ou
des procureurs de la République dans son volant judiciaire
3)
Commandement du préfet pour l’ordre public et la
sécurité routière
On voit donc un même commandant
placé sous une direction tricéphale, selon la nature du trouble et de
l’intervention il prend ses ordres d’un acteur différent qui fait lui-même
partie d’une structure qui a ses propres habitudes de management et de gestion
de l’autorité.
Mais la notation de cet officier
supérieur se fait par ses 3 acteurs qui sont ses supérieurs. C’est la direction
générale de la gendarmerie qui décide des nominations et affectations, c’est
bien la hiérarchie militaire qui est prépondérante en termes de ressources
humaines, mais c’est du préfet qu’il dépend le plus souvent comme autorité
d’emploi.
Ici dans la police comme dans la
gendarmerie on peut faire un constat identique :
Le commandant de CRS est placé
sous l’autorité du Préfet mais dépend du directeur départemental de la sécurité
publique, l’antagonisme de commandement peut engager des situations de double
contraintes inconciliables :
Pour exemple : les chiffres
de la sécurité routière sont transmis département par département et brigade
par brigade au Préfet et au DDSP. Or l’intérêt de l’un et de l’autre peut
diverger. Exemple de la sécurité routière / si l’officier applique les textes
des accidents de la circulation qui nécessite l’intervention d’un médecin pour
enregistrer un blessé, il fait alors descendre les chiffres de la sécurité
routière en ne comptant pas l’intervention des pompiers si elle a lieu sans un
médecin et lorsqu’elle n’engage pas un transport à l’hôpital. Ce qui est
satisfaisant pour le Préfet. Mais le DPN demande l’application extensive de la
consigne, toute intervention des pompiers suppose alors une statistique
d’accident de la route (les subventions dépendent pour les forces
d’interventions – pompiers et police – du nombre d’accidents avec blessés) il
demandera alors au commandant de revoir les chiffres. Ce que le Préfet
refusera… et dès lors nous sommes en situation managériale de stress : il
ne peut pour plaire à une partie que déplaire à l’autre.
Dans l’exemple cité si le Préfet
à un pouvoir de notation le DDSP est celui qui décide (comme pour la
gendarmerie) des promotions et des affectations. De plus le DDSP représente
l’institution policière, il est le garant de l’obéissance à une
« famille » qui suppose que le trouble individuel se résolve par
l’acceptation de la parole de l’institution policière. L’adhésion à un corps
doit primer sur tout autre modèle, y
compris « moral » si le commandant se trouble de l’incohérence des
ordres et de leur contradiction interne. Il se trouve ainsi pris dans un piège
managérial dont il ne peut se tirer autrement que par l’acceptation de l’ordre
du DDSP.
Normalement il doit y avoir une
étanchéité entre les donneurs d’ordres, mais les situations créent des
passerelles qui deviennent des pièges managériaux pour les officiers.
Le maillage entre ces acteurs est
complexe :
DDSP – ) procureur = PJ
Le DDSP ne fait qu’évoquer ces
sujets avec le préfet pour information
DDSP -) Préfet (ou directeur de
cabinet) = ordre public, sécurité publique et routière, chiffre de la
délinquance
DDSP procureur
Préfet = manif importante sur la
voie publique
La ligne hiérarchique qui se
dessine est tricéphale pour le commandant : DDSP, préfet, procureur.
Aussi pour le DDSP qui est placé
sous 3 autorités : préfet, procureur, directeur central de la sécurité
publique – son évaluation est croisée.
Cette ligne hiérarchique permet
aussi au DDSP de se cacher derrière des contradictions de commandement ou de
jouer la carte d’une division du commandement.
la lutte contre la délinquance fait l’objet d’une conférence départementale de sécurité qui est co-présidé par le préfet et le procureur, le DDSP y est présent.
Le lien du DDSP avec sa direction est dissocié d’avec le préfet sauf dans les cas où l’affectation des forces de l’ordre dans tel commissariat est jugée insuffisante par ce dernier. L’évaluation du DDSP dépend normalement du préfet sauf dans les cas où des affaires apparaissent qui dépassent le cadre départemental.
la lutte contre la délinquance fait l’objet d’une conférence départementale de sécurité qui est co-présidé par le préfet et le procureur, le DDSP y est présent.
Le lien du DDSP avec sa direction est dissocié d’avec le préfet sauf dans les cas où l’affectation des forces de l’ordre dans tel commissariat est jugée insuffisante par ce dernier. L’évaluation du DDSP dépend normalement du préfet sauf dans les cas où des affaires apparaissent qui dépassent le cadre départemental.
Mais la première des demandes est
celle de la fidélité à l’institution policière et en ce sens l’institution
policière (comme corps) doit toujours avoir le dernier mot aucune infidélité
n’est permise. Ici on comprend que c’est le directeur central de la sécurité
publique (DSSP) qui est prépondérant dans cette reconnaissance
institutionnelle. L’institution
policière ne revient pas sur une de ses décisions. Il faut garder cela à
l’esprit pour comprendre le management policier.
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