La police québécoise a pour
particularité son action de prévention, la mise en place d’une police
communautaire, équivalent pour nous de la police de proximité porte aujourd’hui
ses fruits. Le réingenering en police de
proximité a profondément modifié les habitudes policières. Le lien avec les
services sociaux et ses travailleurs est devenu un automatisme, le SPVM
(service de police de la ville de Montréal) a choisi plutôt qu’une police
réactive une police préventive.
Une baisse de 40% de la délinquance est notée sur 15 ans, le crime de sang y est 10 fois moins présent que dans une ville comme Philadelphie aux Etats-Unis à population égale. Ces derniers temps le SPVM est passé pour une police assez répressive dans son versant antiémeute, les manifestations étudiantes ont terni cette image préventive de la police.
Une baisse de 40% de la délinquance est notée sur 15 ans, le crime de sang y est 10 fois moins présent que dans une ville comme Philadelphie aux Etats-Unis à population égale. Ces derniers temps le SPVM est passé pour une police assez répressive dans son versant antiémeute, les manifestations étudiantes ont terni cette image préventive de la police.
Cette baisse de la délinquance doit être ramenée aussi
à la politique carcérale québécoise, il s’agit de faire baisser la récidive par
des conditions d’incarcération qui favorisent la réinsertion par le maintien
des liens familiaux et la possibilité de vivre au cœur de la prison une vie « normale »
avec des appartements ou des maisons
surveillés où le détenu peut vivre avec sa famille pendant quelques jours, le
maintien d’une vie privée est possible et la sexualité ne se transforme pas en
une seconde peine par sa privation. Les statistiques de récidive sont au plus
bas pour les longues peines avec un taux de seulement 25 % alors qu’il est
actuellement de 50% en Europe. C’est non seulement l’accompagnement du détenu
mais ses conditions d’incarcération qui sont modifiées : la bonne conduite
est nécessaire pour obtenir l’autorisation de visite qui a pour fréquence 3
jours tous les 2 mois. Le principal
motif de récidive est la désaffiliation sociale et familiale du détenu, dans le
cadre québécois celui-ci est éliminé par la persistance du lien familial ou d’amitié.
Il y a ici un « emprisonnement de
proximité » qui est l’équivalent d’un maillage protecteur et la
possibilité d’une réinsertion avec des travailleurs sociaux qui bordent la
sortie du détenu. Les conditions de travail des surveillants en sont dès lors transformées,
la responsabilisation des détenus permet de pacifier les rapports, de même la conservation
d’une sexualité « normale » c’est-à-dire soustraite à la frustration.
Les tensions entre les détenus sont généralement le résultat de cette privation
de sexualité, le terrain de l’affrontement verbal et physique étant le palliatif
à cette misère sexuelle du prisonnier. Rousseau écrivait « il n’y a pas de
plus beau lieu, liberté, pour écrire ton nom que le fronton des prisons et le
fer des condamnés », ici c’est la dimension curative, pédagogique de la
prison qui est mise en avant. Le gouvernement québécois préférant investir dans les prisons plutôt que dans les dommages liés à la récidive.
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